LECTURE DÉTENTE
► Titre : La maison bleu horizon
Auteur : Jean-Marc Dhainaut
Sorti le 29 juin 2017
Lu en novembre
Éditions Taurnada (260 pages)
Genre : fantastique
► 4eme de couverture :
Janvier 1985. Tout commence par un message laissé sur le répondeur d’Alan Lambin, enquêteur spécialiste en phénomènes de hantises. Une maison, dans un village de la Somme, semble hantée par un esprit qui effraie la famille qui y vit. En quittant sa chère Bretagne, Alan ignore encore l’enquête bouleversante qui l’attend et les cauchemars qui vont le projeter au cœur des tranchées de 1915. Bloqué par une tempête de neige, sous le regard perçant d’un étrange corbeau, Alan réussira-t-il à libérer cette maison de ce qui la tourmente ?
J'ai acheté ce livre à Mon's Livres, une superbe rencontre avec un auteur très sympathique et vraiment gentil !
Cinq heures tapantes sonnent à la grande horloge murale. Le temps s’arrête. Tout le monde retient son souffle. Le chien reste aux aguets, à l’affût du moindre mouvement du suspect. Les secondes passent et seul le bruissement d’une page que l’on tourne se fait entendre. L’ambiance est lourde, pesante, chargée de mystère et gorgée de tensions. Imaginez maintenant une atmosphère de maison hantée, des manifestations paranormales, une famille totalement paniquée et un chasseur de fantômes chevronné, vous avez les grandes lignes de l’histoire. Ajoutez-y une pointe d’Histoire, une plume incroyablement fluide ainsi que des personnages fouillés et vous obtenez un véritable page-turner, le genre qui se dévore en quelques petites heures.
Pauline m’avait énormément parlé des livres de Jean-Marc Dhainaut assurant qu’ils me plairaient et que je devais les lire. J’ai sauté le pas, sur les (très) bons conseils de Satine’s en achetant le premier livre de la saga Alan Lambin à Mon’s Livres. Je peux vous assurer qu’en plus d’écrire de super livres, l’auteur est vraiment très sympathique ! Je ne regrette absolument pas ni la rencontre ni l’achat, il me tarde d’ailleurs de découvrir la suite des aventures d’Alan. Alan n’est autre qu’un chasseur de fantômes un peu particulier, le genre déterminé et rationnel, celui qui ne recule devant rien et ne souhaite que délivrer les gens des peurs qui les oppressent. On s’attache très rapidement à lui, souhaitant « enquêter » à ses côtés et connaître la vérité.
Bien que je n’aie lu que très peu d’histoires de maisons hantées, ce livre semble en reprendre tous les codes et en jouer. Une famille achète une vieille demeure avant de se rendre que des choses étranges se passent… Bruits, apparitions, présences, la parfaite panoplie de la vieille maison grinçante et effrayante. Je me suis laissée bercer par ce vieux parquet et les portes qui claquent, par le grenier mystérieux et les sanglots presque irréels, par les sauts dans le temps et les apparitions surnaturelles. Nous sommes en janvier 1985 et la neige tombe, tombe, tombe encore sans vouloir s’arrêter. Les nouveaux propriétaires de l’imposante bâtisse, suite à une petite annonce à la radio, vont appeler Alan afin de chasser les mauvais esprits de la maison et enfin retrouver une vie paisible. En débarquant, Alan croit nager en pleins clichés, toutes les représentations mentales que nous pouvons avoir des maisons hantées sont là. Il pense que le cadre de vie est propice au développement de certaines peurs, notamment celle des fantômes. Tout le livre durant, il va s’évertuer à trouver des causes rationnelles ainsi qu’à expliquer les phénomènes paranormaux par un raisonnement scientifique.
Image par analogicus de Pixabay
Le personnage d’Alan Lambin est particulièrement fouillé ; à la croisée de deux mondes et de deux professions, à la frontière du réel et de l’irréel, de la science et du surnaturel. Il tente, tant bien que mal, de se faire un nom mais surtout, d’être le plus authentique possible. Loin des arnaqueurs que l’on voit arriver à trente-six kilomètres, Alan est passionné par les phénomènes paranormaux mais surtout par les explications scientifiques qu’il peut leur trouver : le bruit du vent, l’humidité, les ondes… En plus d’être un homme allant à contre-courant de ses confrères, il est aussi un individu intègre, bienveillant, avec des principes et des valeurs. Ce qu’il fait, les recherches et expériences qu’il réalise n’ont pour objectif que d’aider les personnes faisant appel à ses services, qu’à nourrir une réflexion plus grande sur les fantômes. Il a conscience, plus que quiconque, des clichés qui alimentent sa profession, il est le premier à s’en amuser et à les détourner.
Le fait qu’Alan, bien que chasseur de fantômes, ne soit pas un charlatan mais plutôt un homme rationnel, rend ses perceptions et doutes palpables, tangibles. Son évolution ainsi que les liens qu’il va nouer avec les habitants de la maison, à savoir une mère, ses deux enfants et la domestique (sans oublier le chien), témoignent du trouble qui l’anime, de cette volonté de ne pas s’arrêter au superficiel et de creuser plus encore. Au fil des pages, tout le monde, nous compris, réalise que la maison, en plus d’être sûrement hantée, possède également un lourd secret. L’Histoire entre dans l’histoire et nous invite à plonger au cœur de la Première Guerre mondiale, en 1915 plus précisément.
Le décalage entre les deux époques, 1915 et 1985 se fait ressentir, tout comme le décalage entre notre époque et celle du livre. Je n’étais pas née et je pense que j’avais une vision faussée de ces années, une représentation biaisée par les on-dit. Le choix de 1985 n’est pas anodin puisqu’il permet non seulement d’ancrer l’histoire dans le passé mais aussi de rendre certains personnages crédibles. Il ne serait pas surprenant que des individus de 1985 aient connu, vécu, subi la guerre et soient en mesure d’en parler, de se souvenir. Cette terrible période a marqué à jamais les esprits. Combats. Tranchées. Coups de fusil. Peur. Soldats. Morts. Oubliés. Il y a ceux qui ont survécu et ceux qui ont péri, ceux dont on se souvient et ceux que l’on a oubliés… Tous ont été une pièce de cette immense machine, de cet engrenage infernal, de ce monstre créé par l’homme… Ce livre tend à rendre hommage aux soldats mais aussi aux familles, à ces hommes et femmes que le destin a brutalement arrachés l’un à l’autre, à toutes ces existences brisées ou traînées dans la boue. La maison bleu horizon met en lumière toutes ces personnes et le fait avec beaucoup de respect et de considération.
La vraie force de ce livre réside non pas dans la plume, pourtant extrêmement fluide et agréable mais plutôt dans la manière dont Jean-Marc Dhainaut joue avec nos émotions. Ce livre est aussi angoissant qu’émouvant, c’est dire. Il témoigne d’un véritable travail sur les ambiances, sur les liens qu’entretiennent les personnages et les multiples histoires qui viennent nourrir l’intrigue. J’ai eu envie de rire, j’ai été effrayée et touchée, je vivais l’histoire à deux cents à l’heure, totalement prise dans le récit. Je me suis vraiment attachée aux différents personnages, aux fantômes ainsi qu’aux personnes « réelles ». Même le chien est important ! Le chien c’est l’animal par excellence capable de détecter les manifestations paranormales, celui de la maison bleu horizon ne déroge pas à la règle, bien au contraire. Je peux vous assurer que l’auteur a apporté un soin tout particulier à leur forger une personnalité forte et reconnaissable. J’ai une pensée émue pour Joseph et son histoire, pour l’évolution que va connaître ce personnage.
La fin de l’histoire est inattendue et très jolie. Je ne l’ai pas vu venir bien que de nombreux indices soient disséminés un peu partout. J’avais gardé quelques passages en tête, relevé des mots et expressions sans réussir à les assembler convenablement. Je n’aurais qu’une seule petite critique à émettre concernant la construction du livre et la gestion du suspense, point dont j’ai eu l’occasion de discuter avec l’auteur de vive voix et sur lequel nous sommes d’accords. Il s’agit des phrases du genre : « il ne savait pas que… » « c’était la dernière fois que... », ce genre de passage qui cassent un peu le rythme et peuvent faire sortir de la lecture. Plus d’une fois j’ai levé les yeux au ciel sans toutefois trop m’en formaliser, complètement absorbée par les aventures d’Alan et la richesse de l’intrigue. Ce récit est tellement intense et captivant que l’on ne souhaite qu’une fois : connaître le fin mot de l’histoire en dévorant chaque page avec envie.
Gong. Le temps est suspendu. Les cœurs s’arrêtent de battre. Tout le monde se regarde. Plus personne ne bouge. Soyez attentifs. Gong. La maison bleu horizon n’est pas juste une histoire de maison hantée, c’est un roman fantastique brillant et captivant. Un page-turner qui vous remuera. Gong. Quelques heures à peine suffiront pour dévorer ce court récit, pour découvrir ses personnages et l’authenticité des relations qu’ils entretiennent. Frissons et tendresse sont de la partie. Gong. N’ayez pas peur de plonger dans le passé, de partir à la découverte de la vérité en compagnie d’Alan Lambin et de déterrer quelques secrets. Gong. Le gong de la vieille pendule retentit pour la cinquième cinq fois, comme cinq coups que l’on frappe à la porte du destin. Un destin fait de belles rencontres et de surprises comme ce fut le cas avec cette excellente lecture.
► 3 raisons de lire La maison bleu horizon :
- Des personnages fouillés et authentiques
- Des émotions intenses : peur, tendresse, angoisse
- Un tendre hommage aux soldats de la Première Guerre mondiale
Il a l'air sympa !
RépondreSupprimerIl l'est vraiment :)
SupprimerEncore une fois, tu nous fais une superbe chronique; T'en n'as pas marre? :P
RépondreSupprimerJe suis très heureuse de voir que tu as été transportée par les histoires de Jean Marc Dhainaut qui reste, pour moi, une référence française dans ce genre.
J'espère que tu te régaleras avec le prochain. Des bisous ♥
Hmmm, j'en aurais marre quand mes doigts ne pourront plus taper sur le claver :p
SupprimerUne très belle lecture, que tu m'avais chaudement recommandée! Tu sais que les prochaines aventures d'Allan m'attendent bien sagement :3
Des bisous et merci encore pour le livre ♥
Merci pour ton excellent billet, qui sonne le glas de nos résolutions à ne plus engraisser nos piles à lire. Bravo, et bonne fin d'année 2019 :)
RépondreSupprimerMerci à toi :3
SupprimerLes PAL aussi profitent des fêtes de fin d'année, plus personne ne surveille rien... :)
Je te souhaite une très belle année 2020!
Oh, ça se passe chez moi ça en plus, enfin dans la Somme quoi lol Dans tous les cas, encore une magnifique chronique ma belle, pour un roman qui me fait très envie du coup !
RépondreSupprimerC'est l'occasion de voir ton coin sous un autre angle, c'est très joli la Somme ! :)
SupprimerMerci beaucoup!! Il vaut vraiment le coup :)
J'avais vu passer la chronique sur Facebook sans m'y attarder, mais je constate que ça donne grave envie de lire ce roman omg ! Je vais le mettre sur ma wish-list. Ton retour est génial. ♥
RépondreSupprimerMerci beaucoup. ♥
SupprimerC'est une lecture rapide et très prenant, le genre que tu ne veux pas lâcher avant de connaître le fin mot de l'histoire, qui te fait passer par tant d'émotions que tu te demandes comment c'est possible... :)
j'adore cette maison d'éditions !
RépondreSupprimerC'est le premier que je lis d'eux et je compte bien en lire d'autres!
SupprimerJ'avais déjà vu passer quelques critiques sur les livres de Jean-Marc Dhainaut, j'avais notamment lu celle de Pauline sur "Les galeries hurlantes"... Et si elle m'a fait m'intéresser à l'auteur, ton avis finit de me convaincre : Jean-Marc Dhainaut sera désormais dans ma Pile à Lire ! :3
RépondreSupprimerSuperbe chronique comme d'habitude, tu sais vraiment donner envie ! :3
Les galeries hurlantes que j'ai dans ma PAL... hâte de mettre le nez dedans :3
SupprimerJe ne peux que te le conseiller, en plus il est super sympa et ouvert à la discussion, ses livres se lisent très bien et j'ai adoré celui-ci! Si tu veux, je pourrais te le prêter :)
Merci beaucoup !! :3