Il n’a pas de nom. Il ne parle pas. Le garçon est un être quasi sauvage, né dans une contrée aride du sud de la France. Du monde, il ne connaît que sa mère et les alentours de leur cabane. Nous sommes en 1908 quand il se met en chemin, d’instinct. Alors commence l’épreuve du monde : la rencontre avec les hommes – les habitants d’un hameau perdu, Brabek, l’ogre des Carpates, lutteur de foire philosophe, Emma, mélomane et si vive, à la fois soeur, amante et mère. « C’est un temps où le garçon commence à entrevoir de quoi pourrait bien être, hélas, constituée l’existence : nombre de ravages et quelques ravissements. » Puis la guerre, l’abominable carnage, paroxysme de la folie des hommes et de ce que l’on nomme la civilisation. Itinéraire d’une âme neuve qui s’éveille à la conscience, émaillé d’expériences tantôt tragiques, tantôt cocasses, et ponctué comme par interférences des petits et grands soubresauts de l’Histoire, le Garçon est l’immense roman de la condition humaine.
Edition Zulmas Contemporain 535 pages
Que dire ? Mais que dire ? Le garçon est un pavé, mais un pavé qui se déguste, se savoure, dont on se délecte de la moindre page. Le garçon est un plaisir à lire.
Ce livre nous raconte l'histoire d'un garçon dont on ne sait presque rien, aucun nom, aucune adresse, la vague idée d'une mère mais c'est tout ce que l'on possède. Entre errance et volonté d'aller de l'avant, le personnage s'affine et se dessine. Nous apprenons à le découvrir en même temps qu'il apprend la vie. Le lecteur est immiscé dans la vie de ce jeune homme, discret spectateur d'une nature sauvage qui appréhende la civilisation. Le garçon évolue, de manière plus ou moins erratique, rien n'est jamais linéaire dans sa vie, rien ne le sera jamais. Marchant seul, sans aide ni repère, il va être amené à faire plusieurs rencontres, à chaque fois il sera accueilli, il restera et on lui parlera ( beaucoup ). Parler peut s'apparenter d'une certaine manière au fait de combler son silence, car le garçon ne parle pas, aucun son ne franchit la barrière de ses lèvres.
Parmi les rencontres du garçon on retrouve d'abord Joseph et son petit groupe, il lui apprendra la vie en communauté. Puis l'ogre, qui lui enseignera les rudiments de la vie, enchaînant les voyages et les petits spectacles. Nous ne pouvons parler du garçon sans parler d'Emma. Emma... qui partagera avec lui des expériences inouïes et incroyables, débordant de passion et de sensualité, une Emma attachante et attachée à son "garçon" le berçant d'une tendresse infinie. Le lecteur assiste, tantôt amusé, tantôt interpellé, aux ébats des jeunes amoureux, à l'érotisme qui se dégage de leur relation. Par la suite, quand la guerre éclatera, le garçon rencontrera des camarades de front, des hommes que la guerre a à jamais marqués.
Le récit est fluide, bourré de détails qui ne nous assaille pas mais plutôt nous aide à comprendre, on y trouve de nombreuses informations croustillantes. Les références ne manquent pas en ce qui concerne le contexte, l'auteur n'hésite pas à consacrer un chapitre entier à la contextualisation du passage avant chaque partie importante. La situation du monde a un impact sur la vie du garçon, sur la façon dont ses choix vont s'orienter.
Civilisé extérieurement, le garçon n'en reste pas moins un animal à l'intérieur sous bien des aspects, il garde le silence car personne ne lui a appris à parler. Il sait se débrouiller face à l'inconnu mais peine à communiquer. C'est un homme forgé par la nature, introduit dans une société qui fait tout son possible pour l'accueillir mais qui ne peut le comprendre, lui et sa singularité, lui et son silence. La mort semble être pour lui un moyen de se rattacher à la vie, comme le seul repère qu'il possède réellement, la mort apparaît presque de façon cyclique dans le récit, comme un cercle infernal duquel il est prisonnier.
Ce roman se lit avec une infinie douceur, nous transporte dans un monde que nous semblons connaître mais qui ne cesse de nous échapper. Le garçon incarne l'homme qui découvre la vie et toutes ses implications, un homme nouveau.
Je dois vous faire une confidence, j'ai l'impression que ma chronique ne dira jamais assez à quel point ce roman m'a touchée, marquée au fer rouge, elle ne dira jamais à quel point ce livre est incroyable et fabuleusement magique. Les mots me manquent pour vous parler de ce chef-d'œuvre.
Oui, j'ai abandonné mon premier blog par manque cruel de temps, et puis j'avais besoin de trouver quelque chose qui me ressemble un peu plus. J'aime beaucoup overblog, je le trouve simple d'utilisation et le rendu est joli. En tout cas j'aime beaucoup ton blog à toi, je le trouve toujours aussi magique (;
RépondreSupprimerSinon, à propos de ce livre, il m'intrigue énormément et ton avis ne fait que renforcer mon avis ! Il a l'air génial.