Aujourd'hui 19 janvier j'ai assisté à quatre heure et demi de cours sur la poésie du XIX, avec des auteurs tels que Verlaine et Rimbaud. De dérivations en dérivations, le professeur en est venu à parler du sujet de la libido et notamment de son influence sur l'homme. L'évocation du terme fait en général sourire, mais certaines réflexions sont on ne peut plus sérieuses.
La libido fait souvent référence au désir sexuel sous tous ses aspects, certains l'évoquent sans complexes, d'autres prennent des pincettes pour en parler, toujours est-il que ce désir peut prendre différentes proportions. Quand elle peut être pleinement apaisée et assouvie, cela ne pose pas de problème, toutefois, lorsque frustration il y a, cela peut engendrer de nombreuses réactions ( et pas des moindres!). Le besoin d'exprimer son amour apparaît somme toute comme quelque chose de vital, il est nécessaire de vouloir partager ce que l'on ressent, mais parfois cela s'avère délicat voire impossible. Le carcan social peut être un frein à cette expression, de même qu'une éducation trop sévère réprouvant les pratiques sexuelles. Cette incapacité débouche parfois sur une autre manifestation, l'individu peut reporter son désir sur un art ou encore un objet, il peut par exemple se réfugier dans la lecture ou la musique afin de combler son manque affectif et sexuel. On assiste parfois à de surprenantes révélations, les pulsions trouvant leur place au sein d'un fabuleux assemblage d'idées, de pensées farfelues et originales. Dans d'autre cas, le désir est tellement pressant qu'il en devient oppressant, la personne ne contrôle plus sa libido, engendrant d'inextricables situations.
Contenant encore et encore ses pulsions, il arrive que l'individu se retranche derrières des positions ridicules et incompréhensibles. La violence, la victimisation, le repli sur soi ainsi que la réalisation d'actes sous le coup de l'émotion sont autant de moyen qu'ils ont trouvé pour se défendre et affronter les dures réalités de la vie. Chez certains extrêmes, cela peut entraîner des comportements totalement obsessionnels et malsains dont ils ne se rendent pas compte, perdus qu'ils sont dans les méandres de leur malheur.
Ces froides ténèbres dont ils s'entourent ne sont rien d'autres que des illusions chimériques leur pourrissant la vie mais gangrenant aussi celle des autres. Refusant d'admettre la réalité, aussi dure soit-elle, ils s'enferment plus profondément encore dans un univers de mépris et de rejet. L'objet – inaccessible – de leur désir devient ce qu'ils convoitent plus que tout au monde, se formalisant peu des questions d'éthique et de morale, se focalisant sur ce que jamais ils n'auront, et ce peu importe leurs innombrables et vains efforts. De cela naît une forme de crispation et une soif presque morbide d'anéantir ce qui permet aux autres d'assouvir leur désir, retirer à l'autre ce qu'ils ne peuvent espérer posséder.
Vous comprenez bien que la réflexion n'est pas très poussée, j'ai écrit ce qui me passait par la tête, souvenirs d'une journée de cours. Toutefois les idées principales, les causes et implications sont présentes, dévoilant un schéma plutôt global mais pas exhaustif.
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