J'ai enfermé Candide dans une cage à renard

Voltaire ( 1694 / 1778 )

Philosophe et écrivain des Lumières, il met en scène ses idées dans des contes, des nouvelles et des pamphlets. Sa prose, spirituelle et mordante, fait de lui un polémiste de génie. Egalement parus : Zadig suivi de Micromégas, L'Ingénu, La princesse de Babylone.



4e de couverture
" Cunégonde et Candide se trouvèrent derrière un paravent, [...] leurs bouches se rencontrèrent, leurs yeux s'enflammèrent, [...] leurs mains s'égarèrent. Monsieur le baron de Thunder-ten-tronckh passa auprès du paravent, et [...] chassa Candide du château à grands coups de pied dans le derrière, Cunégonde s'évanouit [...], et tout fut consterné dans le plus beau et le plus agréable des châteaux possibles. "
Chassé du meilleur des mondes, le malheureux Candide est entraîné malgré lui dans une succession d'aventures calamiteuses. Il assiste ahuri à la mort de son rêve, celui d'un monde parfait. L'humanité tout entière serait-elle donc foncièrement mauvaise ? Candide s'étonne, s'offusque, se lamente... et peu à peu se résigne. La verve et l'ironie voltairiennes font merveille : voici un conte à la fois grave et cocasse, qui soulève avec légèreté des questions philosophiques fondamentales.



95 pages



La couverture résume, à mes yeux, l'ensemble de l'histoire, ses grandes lignes, sans en aborder pourtant les détails. En effet, nous sommes directement, par un simple regard, plongé au cœur d'un univers maritime, grouillant de monde et de surprises. Le résumé nous dévoile quelques informations, tantôt importantes tantôt futiles, il est au lecteur le loisir de les départager.
Passons à présent au livre, ou plutôt, à cet intrigant conte philosophique. J'avouerai que j'avais de nombreux à priori avant de le commencer. Tout d'abord, j'avais débuté la lecture de Candide il y a deux ans, sans parvenir à le terminer. Je redoutais donc une relecture laborieuse... D'autant plus que des amis m'avaient quelque peu mise en garde contre ce conte, me barbant presque à dire que les personnages étaient immortels...
Je me suis donc plongée dans ce livre à le suite de l'étude d'un passage en cours qui m'avait séduite. L'ironie de Voltaire m'a plu sur le chant, donnant à cet ouvrage une tonalité unique et propre à l'auteur. Voltaire nous fait découvrir LE monde avec le jeune Candide comme compagnon de voyage. Innocent et naïf, il se fait très rapidement chasser d'un pays qu'il pense merveilleux, loin de se douter des horreurs qui l'accompagnent pourtant. Notre protagoniste se retrouve donc dehors et c'est alors que commence son fabuleux récit. Il fera moult traversées de la mer, moult rencontres et sera moult fois tiraillé par la douleur, qu'elle soit physique ou morale. Candide semble être un martyr, un pauvre homme, un homme pauvre.
Tout au long de son récit, Voltaire ne manque pas de lucidité et de génie pour faire la satyre de bien des lieux, des époques et des coutumes. Etrangement, cette satyre sonne toujours juste, contrairement aux pensées du cher Pangloss, éternel optimiste à l'origine du transfert, de l'implantation de ce gène dans l'esprit de Candide par un bourrage de crâne intensif... soit ! Voltaire aime à se moquer des autres, de la religion, de l'ignorance et de l'avidité. Candide n'est pas qu'un conte, il est aussi une remise en question des comportements de l'époque, de tout un peuple. 
Bien que ce livre soit court ( 95 pages ) il n'en reste pas moins intense et plein de rebondissement en tous genres. Certains n'y comprendront rien j'en suis convaincue... C'est pourquoi j'admire tant Voltaire et son œuvre. Car ce dernier nous livre une magnifique satyre sociale, un éternel recommencement que  l'on retrouve chez les personnages... L'intensité de Candide repose sur la fluidité de la plume de l'auteur qui ne s'attarde que sur les détails qu'il est utile de laisser voir.

 Je recommande donc Candide, mais lisez-le avec esprit.




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