La Mort des Colombes


PARTENARIAT


Titre : La Mort des Colombes, tome 1
     Auteur : Carmine Strangi
     Sorti le 30 mai 2018
     Lu entre les 17 et 21 octobre
     Genre : Contemporain / Thriller

4eme de couverture : 

Dans l’Afrique d’aujourd’hui, un village administré par les sœurs del’Ordre de la Rose de San Angelo est attaqué par un groupe de mercenaires à la solde d’une organisation mafieuse qui, après avoir tué, pillé et violé les femmes, y met le feu pour détruire les traces de son passage...

Je remercie les Editions Evidence pour l’envoi de ce livre lors du Crazy Book Day d’Octobre. 





     Autant vous l’avouer de suite ; je ne sais pas comment vous parler de cette lecture. En effet, ce livre me laisse malheureusement sur un sentiment plus que mitigé. Je n’aime pas écrire ce genre d’avis, car je sais qu’il ne fait pas plaisir, mais je me dois d’être honnête et transparente. Ce livre possède des qualités indéniables mais je suis loin d’être convaincue par l’ensemble du récit. Abordons maintenant mon ressenti de lecture, et ce plus en détails. 


     Je suis frustrée. Peut-être avez-vous déjà ressenti cela : tous les ingrédients sont réunis pour proposer un mélange détonant, mais cela ne prend pas. Le titre est magnifique, la couverture sublime, le synopsis vraiment mystérieux, mais les premiers pas dans l’univers de l’auteur sont, quant à eux, laborieux. À force de lire, mais surtout, de rédiger des chroniques, mes exigences ne cessent de croître, mon ressenti de s’aiguiser, mon analyse de s’affûter. Je pressens souvent, et ce dès les premières pages, si la lecture va être bonne, et à quel degré elle va l’être. La première page est souvent déterminante (parfois les premiers chapitres), La Mort des Colombes ne déroge pas à la règle. 


     Il y a certains styles avec lesquels j’ai énormément de mal, certaines plumes auxquelles je n’accroche pas, celle de Carmine Strangi en fait partie. La plume de l’auteur est relativement simple, très rythmée mais surtout, saccadée. La lecture n’est pas aussi fluide qu’elle devrait l’être, sans cesse entrecoupée par de nombreuses virgules qui donnent le ton, mais cassent aussi la dynamique qui s’installe. En réalité, l’action prédomine sur toutes formes de réflexions, de ce fait le livre est relativement court, rapide ; c’est un parti pris totalement assumé. Le présent est ici mis à l’honneur, tout est écrit au présent, qui n’est pas forcément le temps que j’apprécie le plus dans un récit, bien que très largement répandu (question de goût me direz-vous, à juste titre). Toutefois, je trouve qu’ici, l’emploi du présent ralentit la cadence au lieu de l’accélérer, créant une sorte de lourdeur qui s’empare de chaque page.


     L’histoire est intéressante, aurait pu être palpitante si je n’avais pas eu autant de mal à entrer dedans. Tout va vite, beaucoup trop vite. Le lecteur n’a pas le temps de se poser, de réfléchir et d’analyser chaque information. Un massacre a eu lieu dans un village africain, ce drame a fait le une de tous les journaux avant de soudainement disparaître des radars de l’actualité. Le point de départ est génial, les pistes à exploiter sont multiples, mais l’intrigue emprunte trop souvent des raccourcis. Il y a matière à exploiter davantage chaque indice et à creuser un peu plus la réflexion. Je reste sur une sensation de frustration car je pense sincèrement que certains passages auraient pu être davantage développés.


     Un enquêteur s’interroge sur le soudain silence des médias avant de partir à la pêche aux informations. Ses pas vont le mener au cœur d’une tourmente qui le dépasse, et de loin ! Accompagné par une nonne, ce détective français essaie tant bien que mal de percer à jour le voile de mystère qui entoure cet élan de barbarie. Le cadre est vraiment intéressant mais pas assez exploité, les descriptions manquent afin de se représenter les lieux, l’ambiance propre à chaque pays. Encore une fois, l’action est privilégiée, au détriment d’une certaine atmosphère et c’est vraiment dommage car étant donné les lieux que les personnages visitent, il y a vraiment matière à imprégner les pages d’un petit plus toujours appréciable. 


    Évoquons maintenant les personnages. Je n’adhère pas vraiment à l’improbable duo que l’auteur met en lumière dans son roman. Que cela concerne la nonne ou encore l’enquêteur, j’ai vraiment du mal à m’attacher à eux. On remarque un réel travail et effort quant à leur construction, quant à leur personnalité, ce que je salue. Toutefois, la relation entre les deux semble trop prévisible, cheminant sur une pente que l’on devine assez facilement. J’ai notamment envie de dire que le contexte religieux n’est, selon moi, pas assez mis en valeur. La religion c’est pourtant un des éléments clés de ce récit, tout du moins un prétexte dont il faut se servir, or, l’intrigue la relaie au second plan. On se serait parfois cru dans un épisode de Soeur Thérèse.com, notamment à cause d’une certaine ambiguïté entre les personnages.


      Ce qui est vraiment dommage et qui m’a le plus frustré, c’est la sensation d’assister de loin à une enquête plus que de la vivre. L’auteur exploite des pistes intéressantes, fait progresser l’enquête et ajoute de nouveaux éléments à l’histoire, mais sans réellement intégrer le lecteur, le rendre acteur. Tout au long du récit on sent que rien n’est simple, que le contexte est compliqué, mais rien n’est vraiment expliqué en détail. On est dans une sorte de flou permanent. Les enjeux de cette histoire sont assez gros et les risques immenses, on ressent de la tension et du doute, de la peur également.




     Ce premier tome peut se suffire à lui-même, la fin est cohérente avec l’intrigue proposée, je pense que le second tome doit orienter l’histoire vers de nouvelles révélations, sans doute encore plus impressionnantes ? Je suis vraiment navrée d’être passée à côté de cette lecture qui pourtant, avait tout pour me plaire ! Je dois avouer qu'à mes yeux ce livre se classe dans la catégorie thriller et qu'il pourrait également rejoindre « Clair-Obscur ». C’est toujours une expérience délicate que d’écrire ce genre de chronique car il s’agit d’un ressenti très personnel qui n’engage que moi.


     Je tiens tout de même à terminer cette chronique sur une bonne note et ainsi évoquer avec vous ce qui m’a vraiment plu ! Carmine Strangi aborde des thématiques vraiment très intéressantes. A travers la jeune nonne, ce sont les relations familiales qu’il passe au crible, notamment entre père et fille. Nous nous rendons compte qu’elles sont complexes et souvent cryptées, que les apparences sont bien souvent trompeuses. Témoigner son amour à autrui s’avère parfois difficile, surtout quand presque tout joue en votre défaveur. Toujours à travers le portrait de la jeune femme, l’auteur nous interroge sur la vocation que l’on veut (doit?) suivre, sur ce qui nous anime au plus profond de nous-même. Ecouter son cœur plus que ce que la raison nous dicte, vivre au rythme de ce que l’on aime plus que de ce que l’on nous impose.


     La soif de vérité fait aussi partie des sujets abordés, elle apparaît comme un leitmotiv qui guide le duo de personnages et le force à braver de nombreux périls. Un besoin de faire éclater la vérité, de déjouer les pièges et de débusquer les menteurs. Entre secrets de famille et d’État, ce livre met en exergue le poids de multiples organisations, le secret du silence ainsi que le pouvoir de la dissuasion. Les enjeux dépassent tout ce en quoi les personnages croient, témoignant d’une imagination fertile et d’une habile maîtrise du suspense.


     En définitive, La Mort des Colombes me laisse une impression de lecture très mitigée. En effet, les idées sont bonnes mais pas assez exploitées selon moi. L’action prédomine sur la réflexion, il n’y a presque pas de temps morts, ce qui séduira les amateurs d’histoires intenses et rapides. En réalité, mes attentes étaient tout autres concernant le récit, je ne m’attendais pas à cela et je crois bien que mon jugement en a été altéré. Le duo de personnage, composé d’un enquêteur et d’une nonne, ne m’a malheureusement pas convaincu non plus. Toutefois, je reste persuadée que ce livre trouvera son lectorat ; l’histoire est intéressante et les thématiques pertinentes. 


3 raisons de lire La Mort des Colombes : 

- Beaucoup d'actions
- Un duo improbable (nonne/enquêteur)
- Des thématiques intéressantes


Commentaires

  1. Ah mince, je suis désolée pour toi.

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    1. Cela arrive, ce serait trop beau si j'adorais tout ;)

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  2. Mince dommage que tu sois restée un peu en retrait

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    1. Oui, j'en suis la première navrée mais bon, ce n'est pas grave :)

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  3. dommage pour ce sentiment mitigé ! ce n'est jamais agréable de faire une chronique dans ce cas, surtout quand tous les ingrédients sont là mais que malheureusement on adhère pas.

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    1. Oui, surtout que comme tu le dis, tout était là pour me plaire. Ce sera pour un prochain livre, cela arrive ;)

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  4. Je suis désolée que cette lecture ne t'ait pas convaincu... J'espère que le prochain livre te plaira plus :)

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    1. J'en suis la première désolée :/ Je ne doute pas qu'un prochain livre me plaira plus :)

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  5. C'est vrai que le résumé est hyper prometteur ma belle, vraiment dommage que ce ne soit pas à la hauteur...Et comme toi, je m'attends plus à une lectureforte en réflexions, plutôt qu'en action, du coup, je pense être aussi déçue que toi !

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    1. Oui, je m'attendais à une immersion dans un village, à découvrir des choses sombres à travers ce village mais malheureusement non :/ C'est dommage.

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  6. Je ne suis pas très attirée par ce livre, d'autant plus avec ton avis, d'autres romans de cette ME me tentent plus ^^

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    1. Alors laisses toi tenter par les autres, il y a tellement de livres à découvrir :)

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