Publication originale en 1965
Traduit par Michel Demuth
Dans les temps de l'avenir, à l'époque où l'homme a conquis l'espace, une planète désertique, Dune, suscite de multiples convoitises. Elle recèle dans ses sables une épice fabuleuse, capable de prolonger la vie et de développer les capacités de prescience de l'esprit humain...
Editions Pocket
Science-Fiction
830 pages
Dune est un classique de la science-fiction que je suis heureuse d'avoir découvert et lu. Il s'agit du premier tome de la saga qui porte le même nom. Il est divisé en 3 livres qui représentent chacun un moment de l'histoire. Je vous conseille d'avoir du temps afin de vous investir totalement dans la lecture des quelques 830 pages du livre, vous ne le regretterez pas. Et oui, Dune c'est un petit pavé, le genre qui se déguste et donne envie de dévorer la suite. Vous le verrez sûrement mais j'ai du mal à vous parler de ce livre tant il laisse en moi une marque indélébile.
Comme vous vous en doutez ce premier tome est assez long, il n'en demeure pas moins excellent. Dune pose de très solides bases pour comprendre tout ce que l'auteur cherche à mettre en place, il s'agit d'un univers très riche et palpitant sur tous les plans. Je vais essayer d'aborder avec vous quelques aspects et notions qui me semble importants sans toutefois en dévoiler trop. Je ne peux parler de Dune sans évoquer Arrakis, il s'agit d'une planète inhospitalière qui possède une denrée plus que convoitée : l'épice. L'épice représente un enjeu économique majeur, elle est la source de nombreux désaccords voire parfois de conflits. Cela m'amène à parler du conflit qui oppose Harkonnen et Atréides, d'ordre politique et économique, il est au cœur du récit. Les deux familles ne se supportent pas, un subtil jeu diplomatique est mis en place mais cela suffit-il à apaiser les tensions ?
Dune, en plus d'aborder l'aspect économique et politique d'une société, évoque aussi le côté social et religieux. Le livre nous décrit une véritable société, la vie en communauté, les règles et tout ce que cela implique. Tout est minutieusement décrit, chaque chose est à sa place comme si cela était naturel. Je me suis aisément représentée l'ambiance et les tensions qui règnent sur Arrakis, me laissant prendre au jeu. Plus on progresse dans la lecture et plus on se rend compte des fils qui se tissent et de la toile qui se dessine.
Les personnages sont tout simplement incroyables. Gurney, Hawat, Duncan, Yueh, autant de figures fortes que l'on retrouvent dans le récit. Leur nom sonne à mes oreilles comme une douce mélodie que l'on pourrait répéter avant de dormir. Je n'ai pas le temps de m'attarder sur tous les personnages, ils sont très nombreux mais chacun est décrit de telle façon qu'il laisse une empreinte dans notre esprit. Je parlerai toutefois de Paul, il s'agit à mes yeux du protagoniste qui évolue le plus, ses changements sont remarquables. Paul gagne en maturité à une vitesse folle, il ne cesse de surprendre celles et ceux qui l'entoure. La mère de Paul évolue aussi de manière très significative mais j'ai une préférence pour le jeune homme. Je peux vous assurer qu'au fil de la lecture on apprend à connaître chacun d'entre eux, on se familiarise avec eux, ils en deviennent presque des amis plus que des compagnons de lecture.
Si Paul change autant, c'est en parti à cause de son père le Duc Leto. D'immenses responsabilités vont reposer sur les frêles épaules de Paul, ce dernier est encore tout jeune quand il va devoir assumer des charges qui ne lui était pas initialement destinées. Sur Arrakis il faut bien avoir à l'esprit que rien n'est figé. Création et destruction se côtoient de telle manière à laisser apparaître les enjeux politiques qui se cachent sous le masque de l'économie. Entre alliances et complots, je pense vous assurer que famille et politique ne font pas bon ménage.
Ce livre ne se résume pas à de "simples" conflits, chacun d'entre eux possèdent quelques facettes que l'auteur nous dévoile plus ou moins subtilement. Je pense notamment à la trahison. Trahir ne se fait jamais gratuitement et sans motivation, à travers le récit on peut observer l'impact mais aussi les forces et motivations de la trahison, tout ce qu'un homme est prêt à faire pour arriver à ses fins. Chaque personnage a sa propre idée sur le traître, il est presque amusant de voir qui a raison et qui a tord.
L'eau est un facteur d'une très grande importance également. Sur Arrakis l'eau a une valeur inestimable, la planète connaît en permanence la sécheresse, le climat est des plus arides. En soulevant les problèmes que peuvent poser la gestion de l'eau, l'auteur met le doigt sur un problème plus général qu'est celui de l'environnement et de sa préservation. Les Fremens sont un peuple d'Arrakis ayant des rituels en ce qui concerne cette précieuse denrée, j'ai adoré découvrir ce peuple du désert, ces chevaucheurs de vers.
Les conspirations sont souvent annonciatrices d'une guerre en devenir. Arrakis va être le témoin d'un drame, la planète et ses habitants vont devoir se reconstruire, ainsi nous est décrite une nouvelle façon de vivre mais aussi de penser et d'agir, on découvre des règles très particulières qu'il convient de respecter scrupuleusement. L'auteur s'amuse à créer et recréer des situations toujours aussi captivantes.
Je vous ai parlé un peu plus tôt de la religion, on peut évoquer la missionaria protectiva. Il s'agit en quelque sorte d'un message de propagande de l'organisation Bene Gesserit afin d'y implanter la religion sous la forme d'un mythe qui doit prendre naissance dans certaines circonstances. Jessica, la mère de Paul, est une Bene Gesserit – souvent qualifiée de sorcière.
"Je ne connais pas la peur, car la peur tue l'esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon oeil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi."
Litanie contre la Peur du rituel Bene Gesserit
L'écriture de Frank Herbert est vraimen très fluide, on dévore les chapitres sont se rendre compte des pages englouties, l'écriture est très détaillée mais pas du tout surchargée. Les mots sont choisis avec justesse, ils nous font voyager d'une planète à une autre comme si cela était la chose la plus naturelle au monde. J'ai véritablement été captivée par la plume ainsi que le style de l'auteur, je n'ai pas décroché une seule seconde !
Il y a une chose que j'ai beaucoup apprécié, il s'agit des courts paragraphes que l'on trouve en début de chaque chapitre. Chacun d'entre eux semblent correspondre à une sorte de morale qui introduit les idées du chapitre à venir. Ils sont écrits par la Princesse Irulan, souvent extraits du même livre. On ne sait pas pour l'instant ce qu'ils représentent mais la fin du tome nous livre déjà quelques clés pour comprendre.
Vous l'aurez sans doute constaté mais il s'agit pour moi d'une superbe découverte, les détails sont impressionnants et bien que l'univers décrit nous soit étranger on peut aisément se le représenter. Dune propose un monde plus que captivant, je meurs d'envie de lire les tomes suivants ! Je sais que la chronique est très longue, il y a tant d'éléments que je n'ai pas abordé, je pourrai vous parler de Dune pendant des heures entières... alors si vous êtes un fan de SF, et que vous ne l'avez toujours pas lu, dépêchez-vous de combler cette lacune !
News Letter:
RépondreSupprimerCoucou, j'espère que tu vas bien?
Je viens de publier un article à propos de mon rapport à la blogo sur le blog, n'hésite pas à me dire ce que tu en penses ;)
http://lecturesdunevie.weebly.com/home/blabla-blogosphere
Bonne fin de journée :D
Commenté:)
SupprimerJ'aimerais tellement lire ce roman, ça fait un bail que je suis super curieuse. Merci pour cet avis, j'ai vraiment très envie de le lire ;)
RépondreSupprimerJe ne peux que le conseiller, c'est un univers tellement incroyable *_*
SupprimerAh là là, j'étais folle de "Dune" à mon adolescence !!! Tu me donnes très envie de le relire car mes souvenirs se sont perdus aux quatre vents depuis... Merci ;-)
RépondreSupprimerJe t'avoue que je regrette presque de l'avoir découvert seulement maintenant tant j'ai aimé :)
SupprimerJe ne connaissais pas mais il me le faut absolument *.*
RépondreSupprimerUne fois plongée dans l'histoire on est vraiment happée ! :)
SupprimerIl faut rendre hommage au remarquable travail de Michel Demuth dont la traduction a su restituer à la perfection l'écriture élégante et efficace de Frank Herbert.
RépondreSupprimerPour ce qui est des courts paragraphes qui introduisent les chapitres, le terme technique habituellement employé pour les décrire est "épigraphes". C'est un procédé littéraire qu'on trouve déjà chez Van Vogt et surtout chez Asimov. Herbert -- comme le notait Jacques Goimard -- en use avec un art consommé rarement vu ailleurs.
En effet, un superbe et énorme travail de traduction!
SupprimerJe ne connaissais pas du tout le terme, merci pour l'information. J'avoue retrouver le procédé à de rares occasions dans certains livres mais je ne connaissais pas vraiment ses emplois. En tout cas merci beaucoup :)
Un beau petit pavé, ce n'est pas du tout mon style mais comme d'habitude, tu arrives à trouver des points qui pourraient me plaire... Par contre, j'ai clairement pas le temps en ce moment de me plonger dans une lecture comme celle-ci...
RépondreSupprimerEn effet, un beau petit pavé ( j'adore ça ). Je pense qu'il y a toujours quelque chose dans un livre qui peut plaire, même si ce n'est pas le genre de prédilection :)
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